Module 1 – L’émotion parlée

Module 1
L’ÉMOTION PARLÉE

Les rubriques réunies dans cette section sont relativement indépendantes.
Elles traitent un ensemble de questions relativement autonomes qui apparaissent au cours de l’étude de l’émotion dans la parole

1 — COMPÉTENCES ÉMOTIONNELLES ORDINAIRES ET POSITION DE L’ANALYSTE

L’analyste est un humain comme les autres. Le contact de données parfois fortement marquées par l’émotion provoque en elle de l’empathie ou de l’antipathie.
Ces mécanismes sont de puissants instruments de compréhension, mais l’illusion participative peut faire dériver l’analyse. Suivre une méthode peut être un moyen d’éviter ce piège. Quoi qu’il en soit, une prise de distance par rapport aux données est nécessaire.

2 — TROIS APPROCHES DU LANGAGE DE L’ÉMOTION

Le langage de l’émotion peut être abordé à partir de son lexique, les mots qui désignent l’émotion, notamment les noms d’émotion, joie, tristesse
L’éude syntaxique de verbes d’émotion nécessite qu’on introduise les notions d’expérienceur et de source de l’émotion.
L’étude de l’émotion en interaction prend pour objet des épisodes émotionnels, dans lesquels se vivent, se racontent et se revivent des émotions.

3 –  LES OUTILS DE L’EXPRESSIVITÉ

L’émotion touche toutes les composantes de la parole en interaction, c’est-à-dire tous les niveaux que l’analyse linguistique a l’habitude de distinguer.
On postule que, par défaut, ces transformations  sont cohérentes. L’émotion peut être sous-déterminée à tel niveau (a), peut être est clairement affirmée  à tel autre (b). On considère alors que le phénomène (a) est coorienté avec le phénomène (b) ;  (a) est interprété dans le cadre de (b).

4 — L’ÉMOTIF ET L’ÉMOTIONNEL

Dans la parole émotive l’émotion vécue fait irruption dans la parole alors même que le locuteur tenterait de la contrôler.
L’émotion peut être utilisée comme une ressource dans l’interaction. On parle alors de ce cas de parole émotionnelle.
On ne s’interroge donc pas sur la sincérité de l’émotion affichée est sincère ou jouée. Dans la parole ordinaire, l’émotion n’est ni sincère ni jouée, elle est signifiée aux autres participants.

5 — UN BIAIS ETHNOCENTRIQUE DANS L’ÉTUDE DE L’ÉMOTION ?

Wierzbicka attire notre attention sur le risque de biais ethnocentrique – anglocentrique dans l’étude de l’émotion, et sur l’usage généralisé fait actuellement du mot émotion lui-même.
Les recherches issues de la langue et la culture dominante sont marquées par cette langue et cette culture imposent des cadres analytiques uniformisateurs aux données issues d’autres langues et d’autres cultures.