Module 8 — Pour commencer: Points d’émotion, Énoncés d’émotion, Rôles émotionnels

Module 8

POUR COMMENCER :
POINTS D’ÉMOTION, ÉNONCÉS D’ÉMOTION, RÔLES ÉMOTIONNELS

 

1 — ÉNONCÉS D’ÉMOTION

 Une phrase  d’émotion est une phrase simple où le verbe a pour argument un nom d’émotion. Certaines phrases d’émotion sont construites autour d’un verbe psychologique, ou verbe d’émotion

Pour analyser l’émotion dans un texte il faut d’abord identifier de quelle émotion il s’agit, qui est l’expérienceur de cette émotion, et quelle est la situation à l’origine de cette situation.
Un énoncé d’émotion élémentaire renvoie à un point d’émotion dans un passage d’un texte ou d’une interaction.
L’énoncé d’émotion est défini comme une forme liant un terme d’émotion (verbe, substantif, adjectif) un expérienceur, et une source de l’émotion.

Émotion            QUOI ?              De quelle émotion s’agit-il ?
Expérienceur     QUI ?                 Qui est l’expérienceur de cette émotion ?
Situation           POURQUOI ?     Quelle est  la source, la raison… de cette émotion

L’énoncé d’émotion élémentaire synthétise  les réponses à ces trois questions :

Expérienceur, Émotion, Situation (Ψ, Ε, Σ)

L’énoncé d’émotion peut correspondre à une phrase d’émotion. Dans le cas général, les éléments qui le constituent ne sont pas donnés et articulés dans une même phrase simple, et doivent être retrouvés dans le contexte ou reconstruit  à partir de données contextuelles. En particulier, l’émotion peut être implicite, et doit souvent être reconstruite par inférence.


2 — RECONSTRUIRE L’ÉMOTION

Le texte peut contenir des termes d’émotion ; l’émotion est alors explicite, déclarée, affichée. Elle est reprise telle quelle dans l’énoncé d’émotion. 1

Le texte peut ne contenir aucun terme d’émotion mais un ou plusieurs mots orientés vers une émotion. L’émotion peut être néanmoins présente et manifestée par certains indices. L’émotion figurant dans l’énoncé d’émotion doit alors être reconstruite, sur la base de ces indices (traits d’émotion, marqueurs  d’orientation émotionnelle, pathèmes). Ces indices proviennent :

(i)    de la description des manières d’être et d’agir de l’expérienceur, c’est-à-dire les rapports sur les états physiques et les modes de comportements perceptibles caractéristiques d’une personne émotionnée (manifestations physiologiques, mimo-posturo-gestuelles ou comportementales). Ces signaux sont les vecteurs de l’empathie et fonctionnent selon différents codes sémio-linguistiques : “Pierre est devenu tout rouge”.

 (ii)   de la description de la situation dans la quelle se trouve l’expérienceur, c’est-à-dire des traits qui rapportent la situation sous un format narratif-descriptif propre à induire telle ou telle classe d’émotions : “une belle fille, toute seule, dans une baraque, à la campagne”.

Ces remarques portent sur l’exploitation de données d’ordre lexical, substantifs, adjectifs, adverbes. Dans les textes, elles se combinent par exemple avec :
— des interjections
— des données tirées de la syntaxie lorsque la construction des phrases est, de manière plus ou moins conventionnelle, marquée par l’émotion.

Ces données sont également exploitables dans les interactions. Elles se combinent avec la communication fondée sur la sémiotisation des comportements VMPG des participants.


3. TROIS RÔLES ÉMOTIONNELS

1 — L’EXPÉRIENCEUR de l’émotion

2 — L’ATTRIBUTEUR de l’émotion
L’attributeur de l’émotion est la personne qui attribue un émotion à un sujet psychologique:

L’attributeur d’émotion dit que (Ψ, É, Σ)

Des attributeurs différents peuvent attribuer des émotions différentes à une même personne.

3 — L’ORCHESTRATEUR de l’émotion

L’orchestrateur de l’émotion est la personne qui distribue les émotions sur les différents participants à une  interaction :

L’orchestrateur dit que (Ψ1, É1, Σ1) et que (Ψ2, É2, Σ2)