Axes de recherche

Présentation

Emmanuelle Prak-Derrington s’inscrit dans l’analyse des textes et des discours et dans la linguistique de l’énonciation d’Émile Benveniste, qui voit dans le discours avant tout l’inscription de « l’homme dans la langue ». Tous ses travaux scrutent la  subjectivité dans le langage et privilégient l’étude des marqueurs linguistiques de l’ « anthropos », qui favorisent une approche interdisciplinaire au-delà des frontières des langues. Elle travaille sur des corpus plurilingues (langues allemande, française et anglaise).

Domaines de recherche

linguistique générale, linguistique anthropologique, linguistique allemande

énonciation, analyse des textes et des discours,  pragmatique, stylistique, narratologie, rhétorique

dialogisme, signifiant et signifiance, incarnation

personne et subjectivité, humour

Mots clés

Axe 1 : PERSONNE ET SUBJECTIVITÉ
déictiques personnels, temps verbaux
Je romanesque
récit fictionnel, récit personnel, place du lecteur
dialogue, dialogisme interlocutif, discours direct, discours indirect
Je ludique
feintise, ethos, doubles jeux énonciatifs, ironie, humour, humour noir, second degré
Axe 2 : RÉPÉTITION ET INCARNATION
figures non-tropes, figures de répétition
rythme et cohésion rythmique
gestalt, signifiant et signifiance
actes de langage, performativité, rites

Recherche personnelle

Sa recherche personnelle est dédiée aux différentes formes que revêt l’appropriation de l’énonciation au sein de l’étude de la subjectivité.

Elle s’est d’abord intéressée aux les marqueurs les plus évidents de l’appropriation  que sont les déictiques de la personne et du temps. Sa thèse, Les Jeux du Je avec le temps. Une étude des rapports entre première personne et temps verbaux dans le roman, mettait en évidence l’hybridité constitutive du Je romanesque en littérature. Par la suite, elle a scruté la parole des personnages en privilégiant les formes « faussement simples » du discours rapporté (discours direct et du discours indirect), et elle s’est interrogée sur la place du lecteur dans les récits personnels, les différents déictiques fonctionnant comme autant de modalités de métamorphose.

Son deuxième axe de recherches porte sur la répétition exacte. Répéter, c’est choisir de maintenir de manière irréductible le « corps des signes » dans l’énonciation.  La répétition est analysée comme modalité du dire incarné et du dire en action dans la diversité des types de discours, depuis la mise en œuvre des signifiants-corps des signes à la mise en miroir des corps des interactants. Est privilégiée l’étude des discours pour lesquels la question du corps n’est généralement pas mise au premier plan : les discours monologaux (principalement le discours politique épidictique, mais également le discours littéraire, philosophique ou religieux). Le livre Magies de la répétition rend compte de ce parcours de recherche (2005-2021).

Elle renoue aujourd’hui avec le Je et les déictiques personnels, en tant que marqueurs de subjectivation et d’incarnation. L’exploration de la subjectivation se fait sur deux versants complémentaires: d’une part dans les récits personnels, et, d’autre part, dans le second degré (les doubles jeux de l’ironie et l’humour). Elle explore les discours de feintise (en allemand Fingiertheit, en anglais pretense). La feintise met en œuvre un mode ludique d’être au monde et permet de revisiter les multiples facettes du locuteur (les images de soi qu’il donne dans son discours, ou la problématique de l’ethos).

Magies de la répétition, 2021, ENS-Éditions.
Pourquoi la répétition est-elle utilisée dans les pratiques poétiques, politiques, religieuses et magiques ? Écrit dans une perspective interdisciplinaire, cet ouvrage présente pour la première fois une définition unitaire de la répétition dans le langage. Il apporte un éclairage inédit à la problématique de la performativité et du pouvoir des mots.

Recherches collaboratives

Responsable du Séminaire SELIA

HDR, La signifiance de la répétition

Soutenue le 20 septembre 2019 à l’ENS de Lyon (garant Alain Rabatel, Université Claude Bernard, Lyon I).

La signifiance de la répétition, Inédit, VOL. 1 ;  Être une personne dans le langage. Du sujet déictique à la répétition figurale, Mémoire de synthèse, VOL. 2 ⟨tel-02506556⟩.

Jury :
Jean-Michel Adam, rapporteur (Professeur honoraire, Université de Lausanne)
Marc Bonhomme, rapporteur (Professeur émérite, Université de Berne),
Philippe Monneret, président  (Professeur, Sorbonne-Université, Paris IV),
Alain Rabatel, garant (Professeur, Université Claude Bernard-Lyon 1),
Odile Schneider-Mizony, rapporteure (Professeure, Université de Strasbourg),
Marcel Vuillaume, (Professeur émérite, Université de Nice, Sofia-Antipolis),
Esme Winter-Froemel (Professeure, Université Julius-Maximilian, Würzburg).